Comment les constructeurs essaient de mettre en place des packaging plus propres ?

Cet article présente les solutions proposées par les constructeurs de smarthphones d'un point de vue écologique.
Les géants Apple et Samsung ont décidé récemment de ne plus livrer leurs appareils avec des chargeurs.
Est une mesure économique ou un véritable mouvement de fond vers une économie plus circulaire et responsable ?
Néanmoins, il est difficile de voir un impact positif et conséquent sur cette prise de décision, en effet des millions de chargeurs ne seront plus distribuées par ces marques, mais seront vendus par la grande distribution et les sites e-commerce, nous ne faisons que basculer le problème à partir d’une nouvelle source d’approvisionnement.
Samsung est certainement l’un des rares fabricants de smartphones ayant fait des efforts importants vers une économie plus durable. En 2020, le fabricant sud-coréen a retiré le plastique inutile de ses emballages, le remplaçant par du papier et d’autres matériaux durables comme le carton recyclé. Ce type d’action aura à long terme une action positive sur le « gaspillage » de nos ressources limitées.
Toutefois, face à l’énorme quantité de déchets électroniques générés par l’industrie technologique, la réduction de l’empreinte carbone découlant des chargeurs et des emballages semble insignifiante et malheureusement ne changea pas la situation globale.
C’est une goutte d’eau dans un océan de déchets.
Les déchets électroniques (ou les « e-waste ») sont les plus grands problèmes environnementaux auxquels nous sommes confrontés. Le terme e-déchets englobe à peu près n’importe quel appareil qui utilise une batterie ou de l’électricité pour fonctionner comme les gros et petits appareils ménagers ; les réfrigérateurs ; les machines à laver, les smartphones, les tablettes et autres portables. La liste est longue et la source du problème semble être sans fin. En effet, notre activité de surconsommation produirait 50 millions de tonnes de « e-waste » chaque année.
10 % de ces déchets sont composés de « petit électronique » comme les smartphones et autres produits informatiques ; ce pourcentage va continuer à augmenter dans les années à venir, car comme nous le savons moins de 12 % des smartphones sont recyclés actuellement sur 7 milliards produits en 10 ans. Le reste dort dans nos tiroirs et nos décharges.
Bien que le prix des produits ait considérablement augmenté ces dernières années (+60% en 5 ans), il existe beaucoup plus d’offres de smartphones de milieu de gamme, avec une obsolescence planifiée et une réparabilité limitée ou inexistante.
Ces trois ingrédients sont le cocktail d’un problème abyssal dans les 20 prochaines années :
Prix abordable + Obsolescence programmé + Réparabilité faible = "Big Problem".
La difficulté est encore plus évidente avec les derniers appareils à la mode : les téléphones pliables. Plus faciles à endommager et encore plus difficiles à réparer, ils pourraient remplir les décharges encore plus rapidement que leurs homologues « non-pliables ».
À croire que c’est la course à celui qui trouvera la solution technologique la moins écologique possible.
Les consommateurs sont aussi responsables de cette situation, ils pourraient tout simplement dire non et refuser de se lancer dans cette machine infernale ! Il faut dire que les appareils d’occasion sont souvent remis à neuf lorsque cela est possible, revendus ou donnés. Si les acheteurs de produits d’occasion ne peuvent pas facilement remplacer leur batterie comme ce fut le cas avec les téléphones Nokia, Sony et Samsung dans les années 2000 ; alors ils auront tendance à « jeter » l'appareil défaillant et le remplacer par un produit neuf qui sera à son tour défaillant dans les 24 mois qui viennent : la boucle est bouclée et la déchetterie est pleine…
Les fabricants s’enrichissent, la planète s’appauvrit et nos déchets remplacent nos vertes contrées.
Si l’objectif est de vivre dans une décharge publique à ciel ouvert alors nous sommes prêts du but. Aussi, seulement 20 % des déchets électroniques sont recyclés dans le monde. S’ils ne sont pas traités correctement les batteries lithium-ion de nos chers smartphones posent un risque sérieux à long terme. Par exemple, il y a eu de nombreux cas d’incendies causés par des batteries dans des installations de recyclages et dans des espaces naturels notamment en Californie en 2020. Pire encore, les smartphones contiennent un certain nombre de métaux rares et précieux qui finissent dans nos belles décharges. Des chercheurs de l’Université de Plymouth ont découvert que nos smartphones contiennent en moyenne 900 mg de tungstène, 70 mg de cobalt, 90 mg d’argent, 36 mg d’or, ainsi que d’autres matériaux rares. Nous avons décidé collectivement de réduire nos richesses naturelles et de polluer ce qui restait de « clean and green » dans notre environnement.
Pour les amateurs de déchets, il y aurait 7% des réserves d'or mondial dans nos décharges publiques.
Nous pouvons clairement affirmer que les marques jouent une double partition : d’un côté, elles feignent de trouver des solutions de façade en termes de consommation raisonnée et de l’autre elles produisent des appareils des plus en plus difficiles à réparer avec une durée de vie très limitée.
En effet ; il faut noter qu’un téléphone est considéré comme obsolète seulement après 18 mois et qu’il perdra 50 % de sa valeur initiale seulement après 12 mois.
Samsung et Apple ne font pas exception à cette règle ; leurs appareils ont globalement de très faibles scores au niveau de la réparabilité, ils cessent de recevoir la dernière version de mise à jour après seulement deux ou trois ans après la mise en service. Cette situation limite l’attrait à long terme des téléphones d’occasions.
La grande majorité des « e-waste » se retrouve dans les pays en développement principalement en Asie. Une fois sur les sites de "traitement", les déchets électroniques sont souvent traités dans des installations dangereuses où les travailleurs manipulent des appareils sans équipement de protection de quelque nature que ce soit. Ils sont exposés au mercure, au nickel et à d’autres matières toxiques.
La Terre souffre et les hommes aussi.
En matière de recyclage l’UE ne fait pas beaucoup mieux. Une partie importante de ses déchets électroniques se retrouve dans les pays émergents d’Afrique, parfois dans des endroits comme Agbobloshie, la plus grande décharge de déchets électroniques du Ghana.
Là, des écrans, de vieux ordinateurs, et plus encore sont brûlés en plein air, libérant des vapeurs toxiques et des fuites de produits dangereux dans les sols et dans l’eau potable. Cette exposition constante entraîne de graves problèmes de santé comme l’empoisonnement au plomb, le cancer et les malformations congénitales chez les bébés.
L’UE recycle donc sur le dos de pays détruisant leurs patrimoines naturels et leur potentiel humain.
Cependant selon la convention de Bâle de 1992, les pays ne peuvent pas exporter leurs déchets toxiques sans le consentement des destinataires. C'est pourquoi les pays exportant des déchets électroniques hors d'usage vers l'Afrique le font donc sous couvert d'un don "charitable".
Selon la Banque Mondiale, en Afrique sub-saharienne, 69% des déchets sont déversés à ciel ouvert et souvent brûlés. 24% des déchets sont éliminés sous une forme quelconque et seulement 7% d'entre eux sont recyclés ou récupérés. Les experts sont unanimes, l'Afrique est en passe de devenir le continent-poubelle des ordures toxiques du monde développé. Ils devraient atteindre plus de 100 millions de tonnes en 2022.
Depuis le 1er janvier 2021, on ne peut plus tranquillement envoyer les déchets plastiques de mauvaise qualité, difficilement recyclables, dans d'autres pays. Les membres de l'Union européenne auront même interdiction d'exporter leurs déchets plastiques non triés ou dangereux vers des pays non-membres de l'OCDE (l'Organisation de coopération et de développement économiques, qui rassemble essentiellement des pays développés). Malheureusement de nombreux pays ne respectent pas cette décision et continuent comme « business as usual ».
En conclusion, s’il existe des solutions qui peuvent prévenir de tous ces dommages collatéraux et réduire les déchets électroniques des smartphones usagés ? Beaucoup pointent la responsabilité sur les consommateurs et disent que nous devrions consommer moins et mieux avec des technologies plus responsables. Bien que cela soit vrai, le changement doit venir des fabricants en premier lieu.
Si les smartphones et les tablettes sont difficiles à réparer ou sont délibérément rendus obsolètes, les consommateurs restent les otages du système et suivent le mouvement comme des moutons de panurges.
Alors : « être le mouton, tu aimes ? Avec le troupeau des bêtes »
(Réplique du film Scarface)
Rédacteur : A. Ait Addioine , société Babarent
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